Tunisie : L’assassin de l’opposant Chokri Belaïd abattu
Lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Intérieur tunisien Lotfi Ben Djeddou a annoncé, mardi, la mort au cours d’une opération antiterroriste menée dans la banlieue de Tunis de Kamel Gadhgadhi, un chef d’Ansar al-Charia auteur présumé de l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd.
Pendant près de 20 heures, les unités spéciales de la Garde nationale ont lancé un assaut contre une maison de Raoued dans la banlieue de Tunis. Des armes, des bombes ainsi que des ceintures d’explosifs ont été saisies. Sept activistes islamistes ont été tués au cours de l’opération dont Kamel Gadhgadhi. Les forces de l’ordre de leur côté déplorent un mort et deux blessés.
Kamel Gadhgadhi était recherché pour l’assassinat en 2013 des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi mais aussi de sept soldats dont certains avaient été égorgés.
La mort de l’activiste islamiste survient pratiquement un an jour pour jour après celle de sa victime Chokri Belaïd, avocat et militant de tendance marxiste et panarabiste, farouche critique des islamistes du parti Ennahda alors au pouvoir.
Son assassinat le 6 février 2013 par trois balles tirées à bout portant devant son domicile avait bouleversé la Tunisie et plongé le pays dans une grave crise politique dont elle commence tout juste à se remettre. Ce crime avait été attribué par les autorités aux djihadistes d’Ansar al-Sharia, organisation classée « terroriste » depuis, mais qui n’a jamais revendiqué ce meurtre ni aucune autre attaque armée.
Depuis 2013, les forces de sécurité tunisiennes sont engagées dans une campagne contre le groupe islamiste Ansar al-Charia affilié à Al Qaïda, l’insécurité liée aux groupes islamistes constituant l’un des principaux défis auxquels sont confrontées les autorités du pays.