Maroc : Compétitivité performante en AFN
Le dernier classement du WEF (World Economic Forum) a désigné le Maroc comme le pays le plus compétitif d’Afrique du Nord et cinquième dans ce domaine sur le continent. Mais cette performance globale n’est pas représentative de l’état général du pays.
C’est un fait, le Maroc a fait énormément de progrès, en une dizaine d’années à peine, dans le domaine de la compétitivité. La création de zones industrielles spécialisées et de zones franches ultra-attractives, le lancement de plans sectoriels, l’allègement de la fiscalité des entreprises ainsi que la formation d’une main d’œuvre qualifiée expliquent la reconnaissance du WEF. Le Maroc est même devenu une figure de proue en Afrique du Nord dans les secteurs très concurrentiels de l’automobile et de l’aéronautique avec la construction à Tanger par Renault de sa plus grande usine en dehors du continent européenne et l’entrée en activité depuis quelques mois à Nouaceur, près de Casablanca, du constructeur aéronautique Bombardier.
Malgré ces succès, les bases de la compétitivité marocaine sont fragiles. Bénéficiant d’une pléthore de privilèges, les secteurs qui se distinguent sont plus ou moins subventionnés par l’Etat. De manière globale, le poids de l’industrie diminue dans le PIB du Maroc qui est de plus en plus concurrencé par des pays d’Europe du Sud ou d’Amérique latine dans de nombreux secteurs tels que le textile, l’acier, la céramique ou encore le PVC.
Une illustration de cette situation est la quasi-faillite l’année dernière de Maghreb Steel, le fleuron national de l’industrie de l’acier, à cause de la concurrence turque et espagnole. Seules des clauses de sauvegarde gouvernementales arrivent encore à les maintenir, mais ils doivent être conjugués à une plus grande généralisation de l’allègement fiscal, de l’accès au foncier, de la simplification des procédures administratives et douanières ou encore de la diminution du coût de l’énergie et de la logistique pour être encore plus efficaces.