Libye : Drôles de négociations entre autorités et rebelles
A en croire les rebelles autonomistes de l’est du pays, ils seraient actuellement en négociations avec le gouvernement libyen qui dit le contraire. Pourtant, les récentes décisions des autorités libyennes ne semblent pas concorder avec leur discours officiel.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux parties ne parlent officiellement pas du tout le même langage. Pour preuve, le porte-parole du gouvernement autoproclamé de la Cyrénaïque, Ali al-Hassi, a confirmé qu’une délégation du gouvernement libyen a effectué mercredi le déplacement à Brega, où siège le mouvement des insurgés. Cette délégation était conduite par le ministre libyen des Finances par intérim, Marajaa Ghaith.
A en croire M. al-Hassi, les deux parties se sont « mises d’accord sur plusieurs points ». Dans la suite, le porte-parole de la branche politique de la rébellion a déclaré que « l’Exécutif a accueilli positivement les points que nous avons abordés », avant d’annoncer que « le blocage des terminaux pétroliers de l’est libyen pourrait être levé dès la semaine prochaine ».
De son côté, le gouvernement n’a pas tardé à réagir à ces propos. Par voie de communiqué, les autorités libyennes ont précisé jeudi soir qu’elles n’ont pas pris part de manière directe à cette rencontre, laquelle ne concernait que les rebelles et les dignitaires locaux et chefs tribaux qui assurent, depuis longtemps, la médiation entre les deux parties belligérantes.
Toutefois, certains agissements des autorités libyennes font croire qu’elles collaborent un tant soit peu avec les insurgés. A titre d’illustration, trois Libyens impliqués dans la tentative d’exportation illégale de pétrole ont été relâchés lundi dernier. Il semble que ce préalable avait été exigé par les rebelles avant toute négociation.
Par la suite, l’Exécutif a annoncé mercredi, sans commentaire aucun, le transfert du siège des gardes des installations pétrolières au fief des rebelles de Brega.D’après certaines indiscrétions, c’est une autre condition dictée par les insurgés. Et, selon les mêmes sources, les rebelles demandent encore d’autres garanties avant la fin de la crise.