Algérie : Une réélection suivie de nombreux actes de violences
Depuis l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, l’Algérie vit dans une spirale de violences. Paradoxalement, la campagne présidentielle du vainqueur, le président sortant Abdelaziz Bouteflika, portait essentiellement sur la sécurité.
Samedi dernier à proximité d’Iboudrarène (Kabylie), 11 militaires sont morts dans une embuscade tendue par des membres d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Selon le ministère de la défense, ces militaires venaient de boucler une « mission de sécurisation de l’élection présidentielle du 17 avril ».
Depuis 2011, l’Algérie n’avait plus connu une attaque, contre des militaires, aussi meurtrière. Comme si cela ne suffisait pas, plusieurs manifestations se sont déroulées après le scrutin présidentiel et ont subi une sévère répression de la part de la police. C’est le cas de la commémoration du « printemps berbère » dimanche 20 avril dernier.
Comme chaque année en Kabylie, une marche devait être organisée pour se rappeler le 20 avril 1980, date à laquelle un mouvement a été lancé pour exiger la reconnaissance de la culture berbère. Mais, les forces de l’ordre s’y sont opposées. Finalement, il y a eu des émeutes ,occasionnant plusieurs dizaines de blessés dans le camp des 400 protestataires. Suite à cette marche commémorative, 80 personnes ont été mises aux arrêts à Bejaïa, en Kabylie. Le même jour, 23 chômeurs ont été arrêtés à Ouargla (sud) pour avoir lancé des cocktails Molotov à la mairie de la ville. Ils ont été libérés un jour plus tard, après l’organisation d’une manifestation devant le tribunal où ils étaient retenus.
Le début du quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika contraste fortement avec ses thèmes de propagande, lancés par ses partisans, le présentant comme le garant de la sécurité dans le pays. La suite des évènements en dira certainement plus.