Tunisie : Appel aux djihadistes.
Moncef Marzouki, président de la Tunisie, vient de lancer un appel à la conciliation et à la réconciliation aux djihadistes tunisiens qui opèrent sur le Mont Chaambi, un massif situé à la frontière algérienne à l’ouest de ce pays.
« Il y aura une loi d’amnistie et de réconciliation pour ceux qui n’ont pas les mains salies par le sang », a-t-il déclaré dans un communiqué public. Cette déclaration, qui intervient une année et demie d’activités militaires infructueuses contre les djihadistes, vise à inciter les insurgés à déposer les armes et à regagner la Patrie.Si les autorités du pays voient en cette action une manière de ramener la paix et la stabilité en Tunisie, les observateurs de la vie politique comprennent différemment ce geste. Pour eux, il ne s’agit que d’une déclaration subtile de leur forfait.
Bien que très critique à l’égard du régime Moncef, cette analyse contient une nette part de vérité. En effet, l’armée peine depuis dix-huit mois à arrêter ces groupes qui non seulement sont très mobiles, mais maîtrisent également le terrain sur lequel ils opèrent. De sources concordantes, certains d’entre eux seraient des vétérans d’Al-Qaida ayant participé à la guerre au Mali en 2012-2013. Leur expérience leur permet de survivre aux bombardements et opérations de ratissage des forces armées tunisiennes dans la région du Mont Chaambi.
Outre cette observation critique, il importe de préciser que l’amnistie proposée par Moncef tranche avec la loi antiterroriste adoptée sous le régime Ben Ali, même si les contours de ladite grâce ne sont pas encore clairement définis.
Le plus urgent pour le chef de l’Etat tunisien est tout simplement que « les égarés reviennent au peuple, le leur ».