Algérie : Plus de pétrole d’ici 2030 ?
D’ici 2030, l’Algérie ne sera plus en mesure de maintenir son niveau d’exportations pétrolières. Une information émanant du Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui a directement proposé des moyens d’y pallier.
Actuellement, les réserves algériennes avoisinent les 12 milliards de barils de pétrole et les 4000 milliards de m3 de gaz. Sur cette base, bon nombre d’experts ont eu à enjoindre les autorités algériennes à lutter contre le gaspillage de ces sources d’énergie. En effet, les prix du carburant et de l’électricité appliqués dans ce pays sont tellement bas que les réserves sont considérablement entamées. A ce propos, certains spécialistes estiment que la consommation algérienne en énergie « engloutit », à elle toute seule, la moitié de la production nationale d’hydrocarbures. Pour preuve, la facture énergétique de cet Etat pour l’année dernière s’élevée à 40 milliards de dollars. C’est donc clair que l’Algérie ne peut se permettre de continuer à suivre la même trajectoire.
Curieusement, les autorités algériennes proposent d’autres pistes de solutions. Ainsi, le Premier ministre préconise-t-il de fournir des efforts dans l’exploration et le développement.
« Si les réserves restent en 2030 à leur niveau actuel, nous n’allons couvrir que la demande nationale, il en restera très peu pour l’exportation », a-t-il estimé. Selon certaines indiscrétions, sa position vise à soutenir la possibilité de recourir au gaz de schiste, une source d’énergie controversée.
« Nous avons adopté un nouveau texte sur le gaz de schiste et nous devons expliquer à nos citoyennes et citoyens qu’on ne peut se dérober à son exploitation à long terme », a-t-il annoncé à l’occasion de la présentation du plan d’action du gouvernement devant l’Assemblée populaire nationale. Par la suite, le chef du gouvernement a précisé qu’il ne s’agit, pour l’heure, que d’exploration.
Le secrétaire d’Etat américain à l’Energie, Ernest Moniz, en visite à Alger dimanche, n’a pas caché l’intérêt des compagnies américaines pour l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. « Nos compagnies sont intéressées par le marché algérien parce qu’elles ont une grande expérience en matière de gaz et de pétrole de schiste », a-t-il déclaré avant de conclure en souhaitant que « l’expertise acquise durant ces dernières années (soit) également utilisée en Algérie ».