Algérie : L’opposition et la transition démocratique
L’opposition politique en Algérie veut obtenir une transition démocratique pacifique. Pour y parvenir, ses différentes tendances se sont retrouvées mardi à Alger à l’occasion d’un important rassemblement afin de proposer des mesures politiques allant dans ce sens.
Responsables comme militants, laïcs comme islamistes, plus de 500 personnes issues des rangs de divers partis politiques indépendants étaient présentes à cette conférence nationale organisée par la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique. Plus précisément, des formations politiques islamistes à l’instar d’Ennahada, le FJD et le MSP ont pris part à la discussion, notamment aux côtés des leaders du RCD et du FFS. Sans oublier les représentants du parti de la jeunesse Jil Jadid et, également, des personnalités politiques de haut rang, dont Ali Benflis, candidat malheureux à la dernière présidentielle, et Mouloud Hamrouche.
« Notre objectif est de sauver la nation », a lancé, en ouverture, l’ex-Premier ministre Ahmed Benbitour. En tout cas, ces partis sont tous favorables à une transition politique ; néanmoins, ils s’opposent sur les voies et moyens à employer pour y parvenir .A titre illustratif, alors que M. Hamrouche ne cesse de considérer l’armée – « un pilier de l’Etat » – , M. Benflis qualifie le système politique actuel «d’illégitime » et veut « redonner la légitimité au peuple algérien». Deux visions diamétralement opposées.
Au-delà de ces différentes perceptions, un projet de lancement d’une plateforme politique a tout de même émergé de cette rencontre et pourrait avoir, comme priorités proposées par les participants, la «consécration d’une démocratie effective comme moyen de gouvernance (en Algérie) » et la nécessité d’un « gouvernement de transition démocratique consensuel » et d’une « autorité indépendante et permanente pour l’organisation et la surveillance des élections ». Ces propositions ont été consignées dans un texte adopté par la conférence, recommandant aussi la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels.