Egypte : Répression contre les Frères musulmans financée par l’Arabie Saoudite
Après l’élection du maréchal Abdel Fattah al-Sissi à la tête de l’Egypte et sa prestation de serment dimanche dernier, le roi Abdallah d’Arabie saoudite a été le premier à le féliciter en annonçant dans la foulée, la tenue d’une conférence de donateurs pour soutenir l’Egypte dans sa lutte contre la Confrérie des Frères musulmans qui constituent le point commun de cette étrange « amitié » entre le roi Abdallah d’Arabie saoudite et le nouveau président égyptien. Ryad est brouillé avec les Frères musulmans qu’il soutenait auparavant depuis l’invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein en août 1990 quand les Frères musulmans ont refusé de prendre parti pour le Koweït et son allié saoudien. La méfiance du royaume wahhabite vis-à-vis de cette Confrérie s’est fortement accrue avec le Printemps arabe à partir de 2011 et la victoire des partis liés aux Frères musulmans en Tunisie, en Egypte et au Maroc. L’inquiétude du régime wahhabite dans le cas de l’Egypte est plus forte encore, du fait de la position du pays au cœur du monde arabe.
Ces éléments expliquent le soutien saoudien. En juillet 2013, au lendemain du coup d’Etat contre le président égyptien élu Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, Ryad et Abu Dhabi avaient annoncé l’octroi d’une aide financière de 12 milliards de dollars au nouveau régime, dont 50% ont été décaissés dès le mois d’octobre sous forme de livraisons de pétrole et de gaz, de dons pour des projets et d’un important dépôt bancaire. De plus, d’importants contrats prévus en 2020, dont la valeur atteint 40 milliards de dollars, sont passés depuis un an entre l’armée, qui est le premier entrepreneur du pays, et des entreprises privées saoudiennes et celles du Golfe.