Nigeria : 22 cadres bancaires poursuivis pour fraude de devises
Aussitôt qu’il a pris fonction,le nouveau président nigérian, Muhammadu Buhari, a, aussitôt après avoir pris ses fonctions, déclaré la guerre à la corruption et les premières victimes ont été épinglées dans le secteur bancaire.
Ce lundi 1er juin, Wilson Uwujaren, un porte-parole de l’agence nigériane anti-corruption a annoncé l’arrestation de six cadres supérieurs de la banque centrale (publique) et de 16 autres employés des banques privées. L’arrestation des 22 banquiers suspects a été ordonnée par l’agence car ils sont soupçonnés de fraude aux devises.
« Six cadres supérieurs de la CBN (Central Bank of Nigeria) et 16 autres employés de banques privées ont été arrêtés à travers le pays dans une affaire de fraude aux devises », a précisé le porte-parole de la Commission contre les délits économiques et financiers (EFCC).
Selon Wilson Uwujaren, l’agence anti-corruption devrait poursuivre en justice dans les jours qui viennent, les suspects pour fraude. « Ils étaient censés détruire des billets périmés ou abîmés d’une valeur de plusieurs milliards de Naira, ce qu’ils n’ont pas fait », a-t-il ajouté.
Dans un communiqué publié lundi soir, la CBN a précisé avoir elle-même remis à l’EFCC du personnel peu scrupuleux en vue de les poursuivre en justice. Pendant un audit interne de routine effectué en septembre 2014, la CBN dit avoir constaté des anomalies au sein de sa branche d’Ibadan, dans le sud du pays.
«Lors d’une enquête plus poussée ordonnée par le gouverneur de la banque centrale, on a découvert qu’il s’agissait d’une manœuvre mise en place depuis plusieurs années, selon laquelle des billets de banque de valeur importante destinés à être détruits étaient échangés contre des billets de valeur moins importante», souligne le communiqué.
La banque centrale, qui assure avoir constaté au terme d’un audit national que cette fraude ne concerne que sa branche d’Ibadan, continuera à collaborer avec l’EFCC pour s’assurer que le personnel de la CBN concerné et leurs complices dans les banques privées seront traduits devant la justice.
L’arrestation des banquiers intervient 72 heures seulement après la prise de fonction du président Muhammadu Buhari, qui a promis lors de sa campagne électorale, d’engager une lutte sans merci contre la corruption qui gangrène de nombreux secteurs d’activités dans la première économie du continent. Lors de sa prestation de serment, il a indiqué que la corruption est endémique et sévit jusqu’au plus haut sommet de l’Etat.