Ethiopie : La nouvelle zone économique suscite la colère des Oromo
Le projet du gouvernement éthiopien de mettre en place une nouvelle zone économique près d’Addis-Abeba, irrite la population qui est menacée par l’expropriation.
Les manifestations organisées depuis quelques semaines contre ce projet, sont loin d’émousser la volonté du gouvernement de mettre en œuvre le « Plan de développement intégré d’Addis-Abeba ».
Le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn a affirmé vendredi, devant le parlement que la nouvelle zone économique près d’Addis-Abeba, est prévue par le plan de développement, et vise à créer une zone d’investissement et d’industrie dans les environs de la capitale.
Desalegn a insinué que la population d’Oromiya est manipulée par des « forces hostiles à la paix » l’incitant à des violences en diffusant de fausses informations sur le plan de développement intégré.
Oromiya est la plus grande région d’Ethiopie, à la fois par sa superficie et par le nombre de ses habitants estimés à 27 millions.
La population locale oromo craint les expropriations et s’insurge contre la répression du gouvernement éthiopien. Selon le Congrès national Oromo, 87 manifestants ont été tués par la police depuis le début des rassemblements de protestation en ce mois de décembre dans la région d’Oromiya.
Les Oromo rejettent le « Master Plan » du gouvernement qui prévoit l’agrandissement d’Addis-Abeba en zone oromo.
Ce plan entre dans le cadre d’un projet de développement sur 25 ans, visant la construction de nouvelles infrastructures pour attirer les investisseurs nationaux et étrangers dans cette zone.
Peuplé de 90 millions d’habitants, l’Ethiopie, naguère l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, connaît depuis quelques années une forte croissance économique et a entrepris de s’industrialiser.