Shell estime que son procès devrait se dérouler au Nigéria où il est accusé de pollution pétrolière
Le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell a fait savoir, mardi 22 novembre, devant la Haute Cour de Londres, que la plainte des communautés Ogale et Bille qui l’accuse d’avoir pollué leurs terres, devrait être traitée par un tribunal nigérian.
Pour Shell, non seulement c’est sa filiale nigériane SPDC qui est mise en cause, mais aussi les dégâts matériels présumés sont tous localisés au Nigeria et non en Europe.
Un recours collectif a été déposé par des communautés Ogale et Bille, auprès de la Haute Cour de justice de Londres, pour réclamer une indemnisation suite aux dommages environnementaux causés par des hydrocarbures déversés sur leurs terres par la filiale locale de la compagnie Shell.
Ces communautés estiment que le système judiciaire nigérian est miné par la corruption, de sorte que la justice britannique représente leur dernier espoir pour contraindre Shell à nettoyer leurs terres. Signalons que l’Angleterre abrite les bureaux centraux de Shell.
Les plaignants «veulent que Shell s’occupe du nettoyage» et ne «veulent plus attendre», a déclaré Daniel Leader, un de leurs avocats. Selon ce défenseur, les communautés «attendent depuis que l’ONU a publié un rapport très critique, il y a cinq ans, sur l’état de l’environnement dans leur région. Elles veulent que le nettoyage soit fait maintenant.»
De son côté, Shell atteste que les deux régions qui l’incrimine sont durement touchées par le vol de pétrole, le sabotage des oléoducs et le raffinage illégal. Ces actes seraient, selon le géant pétrolier, les principales sources de pollution dans le Delta du Niger, fief des communautés Ogale et Bille.
La Haute Cour de justice de Londres devra ainsi dire si les tribunaux britanniques sont compétents pour organiser le procès intenté par les deux communautés nigérianes. Selon quelques observateurs, si la Cour juge recevable la plainte et accepte de tenir le procès, d’autres multinationales exerçant au Nigeria pourraient connaître le même sort d’être traînées devant la justice britannique.