L’UE renonce à l’APE régionale avec l’Afrique centrale
L’Union européenne n’entend plus négocier avec l’Afrique centrale un Accord de partenariat économique (APE) régional, révèle une correspondance conjointe des commissaires européens au développement et au commerce, adressée à la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
L‘Union européenne ferme la porte à la CEMAC et la redirige vers l’Accord d’étape du Cameroun. C’est la réponse que les commissaires européens au Commerce, Cecilia Malmström, et à la Coopération internationale et au développement, Neven Mimica, ont servi au président de la CEMAC.
Pierre Moussa avait envoyé, le 2 août 2016, une note verbale à la commission de l’UE dont le contenu était une proposition d’Accord de partenariat économique régional (APER). En réponse l’Union européenne fait savoir à la CEMAC qu’elle n’entend pas «relancer les négociations régionales interrompues en 2011 et en particulier de discuter le texte d’un nouvel accord ».
Pour l’Union européenne, la page des négociations avec l’Afrique centrale est tournée depuis le 1er octobre, qu’elle avait fixé comme date-limite de ratification de tous les accords de partenariat économique pour les pays bénéficiant du règlement de l’accès au marché.
Bruxelles signale qu’elle redirige pour ce qui est de l’accord de partenariat économique vers l’APE d’étape entré en vigueur depuis le 4 août 2016 avec le Cameroun.
Le démantèlement tarifaire aux frontières du Cameroun est en effet une réalité pour les 1760 produits européens dits du premier groupe, et il est prévu dès janvier 2017 l’entrée en vigueur de l’accord pour les produits dits du deuxième groupe.
Commencées en 2003, les négociations pour un APE régional UE Afrique centrale ont donc échoué, 13 ans après. Depuis 2011, les deux parties ne s’étaient plus assises autour d’une table, jusqu’à la perspective de la mise en œuvre de l’APE intérimaire du Cameroun dont l’entrée en vigueur a été vite perçue par la CEMAC comme une menace pour l’intégration sous régionale.
L’Union européenne dit avoir tout fait pour parvenir à un véritable accord commercial, à la fois porteur de développement durable et promoteur d’intégration régionale, mais a fini par y renoncer.