L’initiative marocaine «Water for Africa» adoptée à Abuja
Le comité exécutif du Conseil des ministres africains de l’Eau (AMCOW) vient d’adopter à Abuja (Nigeria), l’initiative marocaine «Water for Africa». Ce quinzième AMCOW qui avait pour thème «Vers une sécurité hydrique et un assainissement liquide sûr en Afrique», a permis aux ministres africains en charge de l’eau d’accorder leurs violons autour de «Water for Africa».
La secrétaire d’État chargée de l’Eau du Maroc, Charafat Afilal, a saisi l’occasion pour appeler à davantage de solidarité et à une coopération accentuées pour la mise en œuvre du plan d’action de l’initiative «Water for Africa». Il s’agit de rétablir l’équilibre au niveau du continent africain face aux changements climatiques, a-t-elle expliqué.
L’Afrique est confrontée à d’énormes difficultés pour avoir accès à l’eau potable. Selon une étude de ONU-Femmes, la distance journalière parcourue par les femmes vivant en Afrique pour collecter de l’eau, est en moyenne de 6 kilomètres.
L’agence onusienne indique qu’en Afrique subsaharienne, les femmes et jeunes filles passent 40 milliards d’heures chaque année pour collecter de l’eau. Ce qui est équivalent à une année de travail de tous les travailleurs en France, souligne à titre illustratif ONU-Femmes. Car, 47% de la population africaine était confrontés à un stress hydrique en 2000. Un seuil qui pourrait passer à 65% en 2025, d’après les prévisions.
Selon un rapport de la Banque mondiale publié en mai, la raréfaction de l’eau accentue les conséquences du changement climatique. La pénurie d’eau pourrait amener certaines régions, comme l’Afrique centrale et orientale, à accuser un recul du PIB de l’ordre de 6%, provoquer des migrations et déclencher des conflits, relève la Banque mondiale.
Notons que l’initiative marocaine «Water for Africa», projet qui a vu le jour lors de la COP 22 à Marrakech en 2016, est portée par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Conseil mondial de l’eau. «Water for Africa» s’inscrit dans l’agenda de l’Union africaine qui consiste à alimenter en eau potable près de 330 millions d’Africains et de mobiliser 11 milliards de dollars par an pour la réalisation d’infrastructures de distribution et d’assainissement liquide.