En rachetant l’assureur Colina, Saham affirme sa vocation africaine

En rachetant l’assureur Colina, Saham affirme sa vocation africaine

A travers l’annonce surprise du rachat de l’assureur panafricain Colina (www.groupecolina.com), pour une somme avoisinant les 100 millions d’euros, le groupe Saham, holding de l’ex patron des patrons marocain Moulay Hafid Elalamy vient se positionner en tant que nouveau « champion national marocain » en effectuant une opération de croissance externe continentale d’envergure.

En effet, si une telle acquisition aurait pu paraître presque banale si elle avait été effectuée par Attijari-Wafabank ou la BMCE, le fait que ce soit un holding multi-métiers telle que Saham qui rachète les parts de l’homme d’affaire libanais Michel Pharaon a pris de court des analystes qui ne s’attendaient pas à une acquisition aussi rapide, moins d’un mois après l’autorisation par l’autorité de marchés financiers marocaines, le CDVM, d’introduire en bourse 15% de CNIA SAADA, filiale assurance de la Holding.

Pour un coup d’essai, il semblerait en effet que ce soit un véritable coup de maître réussi par Elalamy, qui a opéré une vaste opération de reconfiguration de son groupe depuis son départ de la CGEM il ya un an et demi. Après avoir investi dans la presse (création du quotidien les Echos), annoncé son intention de se séparer des la branche distribution de Saham à travers une LBO réservée à ses cadres, puis racheté l’usine marocaine de GSK, Elalamy veut investir massivement dans la bancassurance, afin de donner à son groupe une véritable identité dans les métiers liés à la finance. Selon des proches de l’homme d’affaires, Colina ne serait que la première d’une « série d’acquisitions internationales » envisagées par un Moulay Hafid Elalamy qui semble avoir retrouvé de l’appétit après une phase de structuration de la fusion de CNIA avec SAADA qui a lui a demandé beaucoup d’énergie.

Le rachat de Colina marque en tous les cas un tournant, dans la mesure où il ancre la vocation entrepreneuriale du capitaine d’industrie Elalamy, qui était souvent accusé d’être un homme qui aimait « faire des coups » mais ayant peu de goût pour le développement à long terme de ses sociétés et de ses marques. 


El Mehdi BERHIL

Martin Levalois

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