Washington débloque 60 milliards $ pour réduire l’influence chinoise en Afrique
Les États-Unis d’Amérique annoncent le lancement prochain d’une nouvelle Institution de financement du développement (IFD), appelée à investir 60 milliards de dollars dans les pays en développement pour réduire l’influence croissante de la Chine dans le continent.
L’objectif est d’essayer de contrer l’influence grandissante de la Chine dans un contexte de durcissement de la rivalité économique entre les deux grandes puissances sur fonds d’une guerre commerciale ouvertement déclarée, a-t-on appris.
L’Overseas Private Investment Corporation (OPIC), l’actuelle institution de financement du développement du gouvernement américain, sera intégrée à la nouvelle entité et autorisée à investir dans des actions.
A l’heure actuelle, l’OPIC ne peut investir que dans la dette, ce qui la désavantage par rapport aux institutions chinoises et européennes de financement du développement.
« La nouvelle institution américaine de financement du développement sera ainsi placée sur un pied d’égalité avec les autres institutions de financement du développement », a fait savoir le président et directeur général de l’OPIC, Ray Washburne, estimant que la Chine livre une nouvelle forme de guerre économique aux Etats-Unis en s’appuyant sur sa diplomatie du portefeuille.
« En utilisant une politique connue sous l’appellation de prêter pour posséder (loan-to-own program), la Chine rend des pays enchaînés par la dette et, par conséquent, très dépendants d’elle. Cela équivaut à une guerre économique », a souligné M. Washburne.
La nouvelle institution de financement du développement du gouvernement américain sera baptisée la Société américaine de financement du développement international (International Development Finance Corporation/ US-IDFC).
Considérée comme le fer de lance de la lutte contre la diplomatie de la dette chinoise, US-IDFC intervient alors que Pékin multiplie ses investissements dans les pays en développement, et plus particulièrement en Afrique.
La Chine a, en effet, annoncé le 3 septembre dernier qu’elle allait accorder 60 milliards de dollars supplémentaires de financements à des pays africains. Cette enveloppe comprend des lignes de crédit évaluées à 20 milliards de dollars, 15 milliards de dollars en subventions, prêts sans intérêt et prêts concessionnels, 10 milliards de dollars au titre d’un fonds spécial et 5 milliards de dollars pour soutenir les importations en provenance de l’Afrique.