La Chine rejoint l’Initiation d’allègement du service de la dette
La chine a décidé de rejoindre l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD). Réunis au cours d’une conférence virtuelle en fin de semaine dernière, les ministres des finances des pays membres du G20 se sont accordés sur un nouveau « cadre commun » de restructuration de la dette des pays pauvres confrontés au choc de la Covid-19. Le nouvel accord intègre des pays comme la Chine qui n’avaient pas pris part au moratoire international conclu en avril dernier.
Désormais dénommé ISSD+, la participation chinoise à l’initiative du G20 en faveur des pays fragiles est cruciale pour les efforts multilatéraux, au risque d’un surendettement à moyen terme pour les bénéficiaires dont la Chine est le principal créancier, analyse l’agence Scope Ratings.
« Nous pensons qu’un cadre, que nous appelons « ISSD+ », est essentiel pour améliorer la transparence et la cohérence de la participation de la Chine au programme, garantissant l’équité de traitement entre les créanciers, avec une participation obligatoire du secteur privé, et, surtout, mettant en avant l’annulation de la dette comme une option pour traiter les crises de solvabilité », a commenté Dennis Shen, directeur de l’équipe sovereign and public sector de Scope Ratings.
« Un cadre formel ISSD+ pour la restructuration de la dette souveraine pourrait se baser sur des analyses de viabilité de la dette pour déterminer si un problème de solvabilité existe », a relevé, pour sa part, Thibault Vasse, analyste à Scope Ratings. « Une réduction hypothétique de 25% du principal pour les seuls emprunteurs africains en difficulté financière pourrait permettre de réaliser des économies ciblées de près de 29 milliards de dollars, les économies les plus importantes provenant des prêts bilatéraux de la Chine (11 milliards de dollars) », a souligné M. Vasse.
La Chine est le principal bailleur de fonds des infrastructures en Afrique. Entre 2000 et 2019, le géant asiatique a prêté 148 milliards de dollars à 50 pays africains, contribuant à un quasi-doublement de la dette extérieure de la région, passée de 19% en 2008 à environ 34% du PIB 2018. Près d’un tiers du service de la dette extérieure souveraine de l’Afrique sur 2020-2024 est redevable à la Chine. Donc son implication dans l’ISSD est donc cruciale.