Extradition de l’ex-ministre mozambicain des Finances de l’Afrique du Sud vers les Etats-Unis
La justice sud-africaine a annoncé ce mercredi 10 novembre, que l’ancien ministre des Finances du Mozambique, Manuel Chang sera extradé de l’Afrique du Sud où il est détenu, vers les Etats-Unis, où il sera jugé dans le scandale de la «dette cachée» qui porte sur des prêts secrets de 1,8 milliard d’euros.
«L’affaire concerne des prêts secrets accordés par des banques étrangères à des entreprises publiques mozambicaines et garantis par l’Etat», alors qu’officiellement les crédits sont déclarés destinés aux «contrats d’équipement en matériel de pêche et surveillance maritime», indique-t-on à Pretoria.
Manuel Chang est accusé d’avoir perçu plusieurs millions d’euros de pots-de-vin lorsqu’il occupait le portefeuille ministériel des Finances de 2005 à 2015. L’ex-ministre mozambicain a été arrêté à l’aéroport de Johannesburg en décembre 2018, alors qu’il était en transit vers Dubaï.
«M. Manuel Chang doit être extradé aux États-Unis pour y être jugé», suite au verdict prononcé par la juge Margaret Victor qui a tenu à préciser que Manuel Chang «est accusé de corruption de premier ordre».
L’intrusion de la justice américaine dans cette affaire s’explique par le fait qu’une partie de l’argent a transité par les Etats-Unis.
La justice mozambicaine a ouvert en août dernier, un procès dans le cadre de ce scandale, durant lequel 19 accusés ont été entendus. Ils sont tous proches du parti au pouvoir, «et soupçonnés d’être impliqués dans le scandale dévoilé en 2016».
Une affaire qui a secoué le pays et l’a fait plonger dans sa plus grave crise financière. Elle a amené le FMI à suspendre son aide budgétaire au Mozambique qui est en outre, tombé en défaut de paiement.
L’actuel président du Mozambique, Filipe Nyusi, ministre de la Défense à l’époque, est aussi cité dans cette affaire. Il a été assigné en justice en octobre à Londres. D’autres procédures toujours dans le cadre de ce scandale, sont en cours en Suisse et en Afrique du Sud.