Le gouvernement du Zimbabwe gèle les prêts bancaires suscitant la protestation des professionnels
Dans le cadre d’un plan de redressement de l’économie du Zimbabwe, le président Emmerson Mnangagwa somme les banques de suspendre leurs activités de crédit.
Le Zimbabwe croule sous le poids d’une inflation galopante amplifiée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’envolée des prix des matières premières sur le marché international.
Déjà en avril dernier, «la Banque centrale du Zimbabwe avait relevé, pour juguler l’inflation, son principal taux directeur de 60% à 80%». Ce taux est «actuellement le plus élevé au monde et constitue un record absolu pour ce pays d’Afrique australe», selon l’agence financière Bloomberg.
Selon les autorités de Harare, «le gel des crédits bancaires, vise à mettre un coup d’arrêt à la spéculation contre la devise zimbabwéenne qui se négociait ces derniers jours sur le marché parallèle à près de 400 dollars zimbabwéens pour un dollar américain, soit plus du double de son taux officiel».
Cependant, la Chambre de Commerce et d’Industrie désapprouve la justification du gouvernement, assurant que cette décision «légitime un système bancaire parallèle à des taux usuraires». «Aucun investisseur ne s’intéressera à une économie où l’on peut geler les crédits bancaires du jour au lendemain», met en garde la Chambre.
Déjà ce lundi 09 mai, les principales banques ont entamé à ce sujet, des discussions auprès de la Banque centrale. «Le crédit est la première source de revenus d’une banque», fait savoir Shepard Ngandu, un responsable syndical du secteur bancaire.