RDC : La compagnie «Sicomines» va verser 500 millions de dollars à Kinshasa pour des projets d’infrastructures
La société Sino-Congolaise des Mines (Sicomines), une joint-venture entre la Chine et la République démocratique du Congo (RDC) s’engage à verser à Kinshasa, une enveloppe de 500 millions de dollars destinée aux projets d’infrastructures.
Ce financement est l’aboutissement de négociations entamées il y a quelques mois entre l’entreprise et les autorités congolaises. Mais ces pourparlers ont pris une autre ampleur depuis la publication, le 16 février dernier, d’un rapport par l’Inspection générale des finances (IGF), qui pointe un déséquilibre du contrat signé en 2008 entre le gouvernement et Sicomines, et un faible niveau d’investissements dans les infrastructures.
Ce contrat, ayant conduit à la création de Sicomines, porte sur l’échange de minerais contre des infrastructures. Or, selon l’IGF, les minerais extraits du sous-sol congolais par la société peuvent être estimés à 10 milliards de dollars alors que le montant des infrastructures construites en contrepartie ne dépasse pas les 800 millions de dollars.
Le rapport qui relève également d’autres manquements de la part de l’entreprise chinoise, par rapport aux clauses de la convention, appelle à revisiter le contrat ou à le résilier carrément.
Si la Sicomines a annoncé une somme 500 millions de dollars, Kinshasa attend pour sa part un montant de 700 millions de dollars, soit 200 millions de plus au titre de superprofit, mais que l’entreprise ne veut pas débourser.
Le ministre congolais des Finances, a déclaré, le 20 février dernier qu’«au-delà de ce contrat chinois investissements contre mines, il y a aujourd’hui un litige avec la Sicomines pour le superprofit qui n’est pas concerné par les exonérations ; malheureusement Sicomines ne veut pas payer les 200 millions USD qu’on lui réclame au titre de superprofit. Elle doit le payer parce que cette taxe, cet impôt ne fait pas partie des impôts exonérés au titre de la convention».
Soulignons que l’ambassade de Chine en RDC a considéré que le rapport de l’IGF ne «correspond pas à la réalité, ne peut pas être considéré comme crédible et n’a pas de valeur constructive».