Maroc : Réglementation du droit de grève
Le Premier ministre marocain Abdelilah Benkirane a, lors d’une réunion d’hommes d’affaires franco-marocains le 28 mars dernier, fait part de la détermination de son gouvernement à faire voter une loi organique sur la réglementation du droit de grève.
Dès le lendemain, une commission interministérielle était chargée de se pencher sur le dossier pour faire une proposition avant la fin de l’année en cours. Le droit de grève, garanti depuis 1962 par l’article 14 de la Constitution, n’a jamais été clairement réglementé et les tentatives de trois précédents ministres de l’Emploi se sont toutes soldées par un échec principalement dû à l’opposition des syndicats. Le gouvernement Benkirane compte sur la situation particulière que traverse le Maroc marquée par des grèves qui n’épargnent aucun secteur, surtout les secteurs publics tels que les hôpitaux, l’éducation nationale et les collectivités locales.
Cette situation, de l’aveu même de certains syndicalistes tels que Mohamed Yatime, le secrétaire général de l’UNTM (Union Nationale du Travail au Maroc), a fortement détérioré l’image des syndicats et le sérieux des grèves auprès de l’opinion publique marocaine.
Le gouvernement Benkirane espère à travers cette loi faire passer la mise en place d’un service minimum dans les établissements publics, réglementer davantage les appels à la grève notamment en rendant le préavis obligatoire, et surtout faire enfin adopter la fameuse mesure de retenue salariale pour les grévistes.
Et c’est justement sur ce dernier point que les syndicats de tous bord, même ceux qui déplorent la situation actuelle et sont en faveur d’une réglementation du droit de grève, s’opposent au gouvernement. En cas d’adoption de cette mesure, les syndicats indépendants ont déjà fait part de leur intention de recourir au tribunal administratif.
Et c’est justement sur ce dernier point que les syndicats de tous bord, même ceux qui déplorent la situation actuelle et sont en faveur d’une réglementation du droit de grève, s’opposent au gouvernement. En cas d’adoption de cette mesure, les syndicats indépendants ont déjà fait part de leur intention de recourir au tribunal administratif.