Maroc: Hausses des prix et la contrebande des carburants vont de pair
La hausse des prix des carburants annoncée samedi par le gouvernement marocain sème le trouble chez le voisin algérien. Celui-ci craint une recrudescence de la contrebande avec les pertes que cela entraîne pour l’économie. Les chiffres de cette semaine tendent à leur donner raison. Le jour même de l’annonce de l’augmentation du prix des carburants à la pompe, ce sont 1 500 litres de carburants, 700 d’essence et 800 de gasoil, qui ont été saisis par la Gendarmerie algérienne à la frontière dans la wilaya de Tindouf. Il s’agit d’une véritable accélération de la tendance enregistrée depuis le début de l’année. Le premier trimestre 2012 a en effet permis à la même gendarmerie de saisir plus de 20 000 litres de carburant.
La Primature algérienne a estimé les pertes dues à la contrebande l’année dernière à près de 4.8 millions de dollars US malgré l’empêchement de 1 000 tentatives et la saisie d’un million de litres de carburant. Les réseaux de contrebandiers sont bien structurés et organisés, des personnes qui prélèvent le carburant à celles qui en assurent l’entrée sur le territoire marocain. Le trafic rapporterait entre 34 et 40 dollars US par jour. Et il devrait aller en s’empirant selon le président de l’Association des consommateurs et de l’environnement de la région orientale-Oujda Mohammed Benkaddour. Le carburant de contrebande s’écoule loin des régions frontalières, jusqu’à Casablanca. De plus, les efforts des autorités algériennes pour endiguer le phénomène ont peu de chances d’être suivis avec la même ardeur côté marocain. D’une part parce que le carburant de contrebande atténue la grogne sociale. D’autre part parce que n’étant pas acheté en devises, il ne coûte rien à l’Etat.