Maroc: Critiques sur la libéralisation du marché des cigarettes

Maroc: Critiques sur la libéralisation du marché des cigarettes
cigarettesLe Conseil de la concurrence a remis la semaine dernière au gouvernement un rapport dans lequel il condamne sa politique dans la distribution des tabacs manufacturés. Malgré la libéralisation complète du secteur,entré en vigueur en début de l’année dernière, les sociétés distributrices font encore face à de nombreux obstacles pour accéder au marché.

Le premier d’entre eux est la fixation d’un prix minimum de 3 dollars US pour les produits d’un nouvel entrant. Avec ce tarif forfaitaire, ce sont 82% des volumes du marché qui échappent aux concurrents de l’ancienne Régie des tabac privatisée depuis 2003, et aujourd’hui entièrement sous le contrôle d’Imperial Tobacco, qui détient le monopole. La domination d’Imperial Tobacco se comprend mieux quand on sait que ses produits phares, la Marquise Blonde, la Fortuna et la Gauloise se vendent respectivement à 1.95,  2.22 et  2.45 dollars US.
La Marquise blonde accapare 67% des parts de marché tandis que la paire Fortuna-Gauloises s’adjuge 13%. L’Etat justifie la pratique du tarif minimum pour les nouveaux entrants par un besoin de garantie des recettes fiscales de l’Etat et un projet de réduction du nombre de fumeurs. Depuis la libéralisation du secteur l’année dernière, ce sont surtout des distributeurs internationaux, à l’image des premières, à avoir eu cette faveur, la BAT (British American Tobacco) et NATC, une filiale de Japan Tobacco International, qui se voient accorder des licences de distribution. Le secteur de la cigarette au Maroc représente 15.07 milliards d’unités et a enregistré entre 2005 et 2010 une remarquable croissance de 13.7%.

Martin Levalois

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