Tunisie: L’ouverture des frontières n’emballe pas les voisins
Depuis le 1er de ce mois, la Tunisie a officiellement ouvert son territoire aux ressortissants algériens, marocains et mauritaniens, mais ces derniers ne semblent pas enclins à suivre cette initiative qui a pour but de relancer l’Union du Maghreb.
La mesure unilatérale de Tunis de laisser aux ressortissants de ces pays l’accès à son territoire sur simple présentation de la carte d’identité ne suscite pas l’enthousiasme de ses voisins. Elle est même suspectée de servir de diversion. Pour les autres pays du Maghreb, la relance de l’Union du Maghreb, l’ouverture des frontières ne sont pas des priorités car ils doivent faire face à des préoccupations économiques et de politique intérieure. L’Algérie a réagi, et par la négative, en déclarant qu’elle n’avait pas l’intention d’appliquer la réciprocité. Selon le quotidien algérien El-Khabar, les autorités algériennes jugent cette mesure unilatérale et anticipée. Ce constat est d’autant plus réconforté par le danger, dans le triangle frontalier Algérie-Tunisie-Libye, des mouvements de groupes terroristes et accru par la circulation d’armes libyennes depuis la fin du conflit. Ajoutons à cela que la circulation des idées, en plus de celles des armes, est une autre raison de la réticence. Les pays voisins ne sont pas effectivement emballés à l’idée d’ouvrir leurs portes au pays initiateur du printemps arabe.
En interne, les plus mesquins accusent le président tunisien Moncef Marzouki de vouloir, par cette mesure, marquer sa présidence et compenser le manque de résultats de sa politique intérieur. Ennahdda, le parti islamiste au pouvoir, lui laisse effectivement peu de marge de manœuvre. Il est toutefois à noter que jusqu’à avant-hier, cette ouverture des frontières tunisiennes n’était toujours pas appliquée sur le terrain.