Algérie: Le marché de la publicité

Le secteur audiovisuel algérien s’est diversifié ces derniers mois. De nouvelles chaînes TV, Echourouk TV, Ennahar TV et Al Djazaïria TV, ont fait leur apparition dans un espace qui ne comptait auparavant que l’ENTV (Entreprise Nationale de Télévision), la télévision nationale, et la chaîne privée tunisienne Nessma TV.

Avec l’arrivée du Ramadan, qui est une période faste pour la publicité, l’on peut se pencher sur les bouleversements que l’activité pourrait rencontrer avec cette nouvelle donne. Le marché de la publicité rapporte plusieurs millions de dollars et les 90 minutes qui suivent la rupture du jeûne du Ramadan représentent un moment clé avec une audience assurée. Présente depuis beaucoup plus longtemps que ses concurrents, la Télévision nationale devrait encore dominer l’activité qui lui a rapporté l’année dernière selon certaines sources plus de 18 millions de dollars US. Elle a su affirmer sa position grâce à une stratégie qui consiste à vendre sous trois formules différentes des packages d’espaces publicitaires à des groupes de publicitaires qui les revendent ensuite à des annonceurs.
Les espaces publicitaires les plus importants sont accaparés par les trois opérateurs de téléphonie mobile, Djezzy, Nedjma et Mobilis. Les autres annonceurs publicitaires proviennent des secteurs agroalimentaire, cosmétique et électroménager, et dans une moindre mesure, les constructeurs automobiles. Depuis qu’elle émet en Algérie, Nessma TV n’a jusqu’alors réussi qu’à prendre des miettes à l’ENTV.
Des spécialistes de l’audiovisuel estiment que les nouvelles télés privées algériennes pourraient s’accaparer 5 à 10% du marché publicitaire du Ramadan, ce qui représente un montant variant entre 1.2 et 2.4 millions de dollars US. Ce chiffre, certes modeste, est toutefois honorable pour des chaînes qui n’existent que depuis 3 à 5 mois.