La Tunisie absente au classement Davos
Le dernier rapport du Forum Économique Mondial (WEF) de Davos paru la semaine dernière sur la compétitivité mondiale ne fait pas mention de la Tunisie. Une semaine plus tard, les tunisiens sont toujours partagés sur la signification, et surtout les implications, de cette absence. Une partie d’entre eux, certes faible, relativisent ce rapport en mettant en avant le fait qu’il se base sur des critères subjectifs. La moitié du score des pays est en effet constituée à partir de réponses de personnes interrogées, ce qui affaiblit sa crédibilité. De plus, le classement de Davos n’aurait pratiquement aucune incidence sur le flux des IDE (Investissements Directs de l’Étranger) puisque des pays moins bien classés que la Tunisie auparavant tels que l’Égypte, le Maroc, l’Espagne, l’Italie ou encore le Portugal parvenaient toutefois à attirer beaucoup plus de flux d’IDE. Mais le fait est que ce classement révèle un mal-être dans l’économie tunisienne. Depuis la révolution de l’année dernière, la Tunisie n’arrive pas à regagner complètement la confiance des instances financières internationales. L’environnement des affaires est affecté et la compétitivité des entreprises nationales s’en ressent. La croissance reste négative et le taux de chômage alarmant malgré toutes les mesures prises pour y remédier. Or le taux de croissance, l’attractivité et la création de valeurs et d’emplois constituent justement des facteurs clés dans le classement de Davos. Les deux avis peuvent toutefois se recouper comme l’estime Hichem Elloumi, le président de la commission économique de l’UTICA (Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat) en affirmant que l’absence de la Tunisie du classement Davos doit être considérée comme un avertissement pour le pays sur sa situation économique.