Maroc : Mendez décèle le « développement d’une culture des droits de l’Homme »
Juan E. Mendez, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture a été très prudent dans son rapport sur le Maroc, en assurant que le pays était en voie de « développer une culture des droits de l’Homme ».
Cette évolution constitue « un très bon point de départ pour l’élimination de la torture dans l’avenir proche », a insisté l’expert onusien lors d’une conférence de presse, mardi au siège des Nations unies à New York. Ce rapport intervient à la suite de sa visite d’une semaine, effectuée en septembre dernier au Maroc. Le rapporteur de l’ONU y reconnaît l’existence d’actes qui, somme toute, sont fréquents un peu partout dans le monde. Il a ainsi fait état du recours par les autorités à une force excessive, surtout lorsqu’il s’agit de questions liées à la sécurité nationale. Juan E. Mendez avait cité, lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de sa visite qui s’est déroulée du 14 au 21 septembre, des témoignages sur des violences incluant des «coups de poing et de bâtons… ». Sinon, les comportements se transforment graduellement vers un plus grand respect des droits de l’homme. Ce changement transparaît fortement dans le texte de la nouvelle Constitution marocaine, adoptée lors du référendum du 1er juillet 2011. Ainsi, les nouvelles dispositions de la Constitution stipulent clairement que la détention arbitraire ou secrète et la disparition forcée sont des crimes qui exposent leurs auteurs aux « sanctions les plus sévères ». D’autres articles spécifient la primauté de la loi en stipulant que « nul ne peut être arrêté, détenu, poursuivi ou condamné en dehors des cas et des formes prévus par la loi », ou que « toute personne détenue jouit de droits fondamentaux et de conditions de détention humaines ».
La visite de Juan E. Mendez en septembre au Maroc était intervenue à l’invitation du gouvernement marocain, qui prépare la candidature du Royaume chérifien au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.