Hongrie: les opérateurs télécoms face à l’Etat
Christopher Mattheisen, le Président-Directeur Général de Magyar Telekom Nyrt, a récemment donné sa perception des nombreux dossiers qui opposent pour le moment les compagnies privées de son secteur d’activité au gouvernement hongrois. La première opposition vient d’une nouvelle taxe imposée par le gouvernement hongrois, la «Telco Tax» qui s’applique aux appels sur les téléphones mobiles ainsi que les SMS. Celle-ci vient partiellement remplacer une précédente dite « taxe de crise » qui avait été introduite en 2010 et qui ne s’appliquait qu’aux secteurs les plus rentables de l’économie hongroise.
Le gouvernement hongrois avait expliqué cette décision à l’époque par les circonstances exceptionnelles que représentaient les temps de crise. Mais la nouvelle taxe Telco suscite le mécontentement des opérateurs télécom. Tout d’abord parce qu’ils la jugent discriminatoire, à l’instar de son aînée, la « taxe de crise ». Ensuite et surtout parce que, contrairement à la « taxe de crise » qui ne doit être en vigueur que pendant trois au maximum, la taxe Telco peut être prolongée de manière indéfinie. Les opérateurs jugent cette mesure inacceptable, craignant des distorsions sur l’ensemble du marché, au-delà du seul secteur des télécoms. Le second terrain d’affrontement avec les pouvoirs publics est l’attribution de plages de fréquences aux opérateurs. Un consortium d’entreprises publiques récemment mis sur pied a obtenu une plage de fréquences alors que ses concurrents privés dans la place les convoitent également en prévision d’une explosion de la demande, notamment en internet 3G, comme le présage les fortes ventes actuelles de Smartphones. Les trois principaux opérateurs hongrois ont protesté en justice contre l’attribution de fréquence au nouveau venu. La cour leur a donné raison le 17 septembre dernier en jugeant illégale cette attribution, cette fréquence ne pouvant être donnée selon les lois actuellement en vigueur à une institution étatique.