EADS dans le collimateur de la justice
EADS pourrait être inculpé de corruption à l’occasion de vente de 18 avions à l’Autriche. Une enquête sur le constructeur aéronautique est actuellement en cours en Allemagne.
Le parquet de Munich a récemment ordonné plusieurs perquisitions sur les sites allemands d’EADS. Ce, en raison d’un accord de vente de 18 Eurofighter à l’Autriche. Bien que cela remonte à 2003, cet engagement n’a cessé de faire couler de l’encre à cause des soupçons de corruption. Initialement, la commande d’avions de combat devait être préparée par le consortium EADS, BAE Systems et Finmeccanica contre un montant de 2 milliards d’euros (2,5 milliards de dollars américains). Mais, en 2007, le nouveau ministre autrichien de la Défense a voulu laisser tomber ce projet. Après des tractations, les deux parties trouvèrent finalement un terrain d’entente : l’Autriche n’achèterait que 15 avions, soit 3 de moins. Par la suite, EADS a été suspecté d’avoir fait le forcing moyennant finances afin de céder à Vienne ses appareils. Une révélation du magazine Format en septembre 2011. Sans être totalement avérée, cette information a eu pour conséquence de faire tomber des têtes, dont le général autrichien Erich Wolf, responsable de l’opération à l’époque. Ce haut-gradé a été suspendu du fait qu’un de ses proches aurait été corrompu par un représentant du consortium de constructeurs aéronautiques.
Finalement, en mars dernier, le parquet de Vienne a classé sans suite ce dossier. Mais, en réalité, il allait se poursuivre. 3 mois après, un businessman italien aux arrêts révélait qu’EADS Allemagne aurait mis sur pied une société écran du nom de « Vector Aerospace ». Celle-ci avait, entre 2004 et 2009, viré pas moins de 84,5 millions d’euros (105 millions de dollars américains) à Euro Business Development, société appartenant aux négociants d’armes de nationalité autrichienne, Alfred Plattner et Walter Schön. En fait, ce n’était que financer les rétrocommissions censées assurer le contrat Eurofighter. Celui-ci ayant également été soutenu par Karl-Heinz Grasser, cet ancien ministre des finances fait partie de la liste des suspects.