France: au nom de la compétitivité
Le président français, François Hollande, était vendredi dernier à Varsovie pour sa première visite officielle en Pologne. Et autre nouveauté dans ses déplacements à l’étranger, il était accompagné d’une délégation d’une trentaine de dirigeants de groupes importants et de Petites et Moyennes Entreprises présentes sur le marché polonais, en plus de ses ministres des affaires étrangères, des Affaires européennes et du Commerce extérieur. Bien que se défendant de vouloir faire pression sur les autorités polonaises avec une telle suite, François Hollande a reconnu que les relations économiques entre la France et la Pologne n’étaient pas au niveau de leurs relations politiques. La France aimerait bien gagner quelques points sur l’Allemagne qui s’est imposée depuis quelques années comme le partenaire privilégié de la Pologne avec une présence sur son marché de 26% contre à peine 6% pour les entreprises de l’Hexagone. Et pour ce faire, la France cible entre autres secteurs le nucléaire. La Pologne ne compte pour le moment aucune centrale nucléaire et est l’un des pays de l’Union européenne les plus émetteurs de CO2 avec environ 90% de son électricité produits à partir de charbon. C’est justement pour remédier à cette situation que le pays a lancé un projet de construction de deux centrales nucléaires, dont le coût est estimé à entre 10.2 et 15.3 milliards de dollars US. D’ici 2024, elles devraient produire chacune 3 000 mégawatts. La présence dans la délégation française d’Henri Proglio et de Luc Oursel, respectivement Président-Directeur Général d’EDF et d’Areva, témoignent de l’intérêt français pour ce marché. Mais les entreprises françaises auront à faire face à la concurrence du groupe américano-japonais Westinghouse Electric Company LLC et à celle du consortium américano-japonais GE Hitachi Nuclear Energy Americas, également intéressés.