Tunisie: l’économie se relève lentement
La Banque Centrale de Tunisie (BCT) vient d’émettre une note de conjoncture qui témoigne d’une certaine reprise de l’économie avec un taux de croissance observé sur le troisième trimestre de 2.6%. La banque centrale attribue cette croissance à l’activité des secteurs de l’agriculture, des services, des mines et de l’énergie. L’institution financière base le rétablissement progressif du rythme de l’activité économique sur d’autres indicateurs et statistiques obtenus récemment. Il s’agit de l’indice de la production industrielle qui a connu au cours du mois d’août une hausse dans la plupart des secteurs, mais également de l’activité touristique et du transport qui ont continué à s’améliorer ainsi que de la saison agricole particulièrement bonne. La liquidité bancaire s’est également améliorée. Et sur les dix premiers mois de l’année, l’encours des dépôts a progressé de 5.4% par rapport à la même période de l’année passée. Les chiffres auraient encore pu être meilleurs n’eût-été le ralentissement de la demande mondiale en raison de la crise économique. Cet élément, particulièrement dans le cas de l’Union européenne qui est le principal partenaire commercial de la Tunisie, a fortement pesé négativement sur son économie, surtout pour le secteur de l’industrie manufacturière. Mais le pays n’est pas encore sorti de la tourmente, loin de là. Malgré d’importantes entrées de capitaux sous forme d’investissements directs ou d’emprunts extérieurs, les avoirs nets en devises sont passés de l’équivalent de 113 jours d’importations au terme de l’année passée à 94 jours à la date du 26 novembre 2012, soit 6.21 milliards de dollars US. La principale raison à cela est une augmentation, de près de dix points, de l’écart entre les importations et les exportations en glissement annuel au terme des dix premiers mois de l’année en cours provoquant une aggravation du déficit courant de 5.8% du Produit Intérieur Brut à 6.9%.