Les sociétés d’énergie européennes en difficulté
La crise économique, avec le ralentissement de la demande énergétique qu’elle entraîne, associée à une réglementation européenne de plus en plus restrictive exercent de fortes pressions sur les géants européens de l’électricité et du gaz. Les premiers dans ce cas sont les français EDF et GDF Suez dont les cours en bourse ont atteint hier jeudi des niveaux bas historiques. Il a suffit que GDF Suez annonce abandonner ses objectifs à moyen terme pour que son cours en bourse atteigne son niveau le plus bas depuis la création du groupe en juillet 2008 après une chute de plus de 15%. Hier était également journée noire pour EDF dont le cours atteignait aussi son niveau le plus bas depuis son entrée en Bourse en 2005 au terme d’une longue descente aux enfers commencée en fin septembre. Le marché européen se révèle de plus en plus contraignant pour les fournisseurs d’énergie. Son cadre réglementaire est de plus en plus strict, poussant les sociétés énergétiques à d’énormes investissements pour se mettre à jour. Ce phénomène démarré il y a deux à trois ans a vu ses effets néfastes sur les sociétés s’amplifier avec la crise économique qui a instauré une conjoncture défavorable plaçant la plupart d’entre elles en état de surproduction face à une demande faible. La concurrente allemande des français, le fournisseur EON fait face aux mêmes difficultés avec une chute vertigineuse de son cours de 11.5% en une seule séance à la mi-novembre. Cette chute avait sanctionné l’annonce que le groupe ne pourrait atteindre, pour les mêmes raisons, ses objectifs pour 2013 et 2015. C’est ni plus ni moins que la survie de ces entités, pourtant source aisée et sûre de recettes pour les pays, qui est compromise. Elles se retrouvent en situation désavantagée par rapport aux nouveaux entrants qui, même s’ils sont soumis aux mêmes contraintes, ont les charges des investissements des mises à jour en moins.