La Tunisie sur le point de perdre son dernier avantage compétitif
Le CTVIE (Centre Tunisien de Veille et d’Intelligence Economique), relevant de l’IACE (Institut Arabe des Chefs d’Entreprises) vient de publier une étude qui fustige la disposition prévue dans la Loi de Finances 2014 pour l’instauration d’une nouvelle taxe de 10% pour les sociétés offshore.
Selon l’étude, cette nouvelle taxe devrait rapporter à l’Etat tunisien près de 330 millions de dollars US de recettes supplémentaires entre les sociétés offshore tunisiennes opérant dans l’industrie et les services et les entreprises étrangères non résidentes. Elles représentent 45% du paysage productif tunisien et emploient 56% de la main d’œuvre dans les services et l’industrie. Mais cela ne l’empêche pas d’être contre-productive.
A court-terme, elle pourrait même s’avérer catastrophique pour l’économie nationale exposée à des échéances en termes de paiements internationaux, besoin en devises, et de pression sur le marché de l’emploi. La priorité devrait donc être accordée au redressement économique. L’étude de la CTVIE soutient que les indicateurs en rapport avec l’attractivité et la compétitivité de l’économie tunisienne ont atteint un seuil critique. La note souveraine du pays a été révisée plusieurs fois à la baisse par les agences de notation internationales. La Tunisie est à la 58ème place du classement de l’ONUDI en matière de performance industrielle, 83ème sur 148 pays en matière de compétitivité selon le Forum économique de Davos et 81ème sur 152 pays en ce qui concerne la liberté économique ,selon la rapport mondial sur la liberté économique.
L’exonération d’impôts dont bénéficient jusque-là les sociétés offshore est le dernier avantage comparatif que la Tunisie détient encore vis-à-vis de ses concurrents. Les garanties qu’elle offrait par le passé, infrastructures, logistique, formation du personnel, rendement, système bancaire, ont beaucoup souffert de la Révolution.