Libye : Manifestation pour la reprise des exportations pétrolières
Vendredi dernier à Benghazi, des centaines de manifestants islamistes ont exigé la démission du gouvernement libyen et la reprise des exportations pétrolières. Celles-ci sont bloquées par de nombreuses occupations de sites pétroliers que contrôlent des milices.
« Nous demandons la libération des exportations de pétrole ».Telle est la réclamation formulée par les 300 manifestants islamistes à Benghazi, berceau de l’insurrection qui a abouti au renversement de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Il faut reconnaître que la situation est préoccupante. Plusieurs ports, d’où est exporté le brut, sont actuellement pris d’assaut. Pour preuve, les terminaux portuaires d’Es Sider et de Ras Lanouf, qui se localisent dans l’Est du pays et par lesquels transite le brut équivalant à 60 % de la production libyenne, sont à l’arrêt du fait qu’ils sont occupés par des autonomistes. En même temps, d’autres ports comme Tobrouk et Hariga, situés à l’extrême Est, sont aussi paralysés. Seule différence, les militants au niveau des deux derniers terminaux veulent une meilleure répartition des revenus pétroliers.
Ce blocage a des effets néfastes sur l’économie libyenne. Selon certains médias, le gouvernement libyen serait même allé jusqu’à puiser dans ses réserves en devises pour assurer les charges publiques ; information qui a été finalement démentie.
C’est la première fois que des manifestants réclament la reprise des exportations de pétrole. Ce qui montre des changements dans l’opinion publique. Les résidents à Benghazi seraient influencés, entre autres, par les multiples coupures de l’électricité qu’ils ont connues ces derniers temps. D’après l’Exécutif libyen, ces délestages, liés au manque de source d’énergie pour garantir le fonctionnement des centrales électriques, touchent plusieurs villes libyennes.