Tunisie : La BCT face à la dépréciation du dinar
Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie Chedly Ayari est revenu samedi dernier sur le regain du dinar tunisien qui a notamment profité de la désignation d’un nouveau chef de gouvernement en la personne de Mehdi Jomâa.
La désignation de Mehdi Jomâa, qui compte à son actif plusieurs succès dans ses anciens postes ainsi que dans sa gestion actuelle du ministère de l’Industrie, semble avoir rassuré les opérateurs économiques. Le gouverneur de la Banque centrale y voit même une relation de cause à effet avec la légère amélioration du dinar tunisien face aux devises étrangères, avec un passage de l’euro de 2.3 à 2.25 dinars. Selon Chedly Ayari, cette tendance devrait se poursuivre, grâce aux mesures prises par la Banque centrale. Celle-ci a notamment décidé d’imposer aux exportateurs une obligation de recourir à leurs propres réserves en devises et non à la BCT pour financer leurs importations.
Par ailleurs, les sociétés publiques doivent avoir recours à une seule banque pour s’approvisionner en devises en vue de financer leurs opérations d’importation. Toujours dans son rôle de régulateur du taux de change, la BCT a entamé cette année, et devrait la poursuivre, une politique d’achat du dinar chaque fois que cela est nécessaire pour limiter sa dépréciation. Cette opération a coûté à la BCT en 2013 plus d’1.2 milliard de dollars US.
La Banque centrale tunisienne a eu à faire face cette année, à une pénible gestion à cause de la rareté des devises due à l’accroissement des besoins face à la régression des exportations et au fléchissement des crédits externes. Les réserves en devises se situent actuellement à hauteur de 109 jours d’importations, au-dessus du seuil critique des 90 jours, grâce à un dépôt de 500 millions de dollars effectué par une banque commerciale qatarie. Un seuil confortable selon le gouverneure de la BCT.