Libye : Ouverture du procès des proches de Mouammar Kadhafi
Lundi devrait s’ouvrir en Libye le procès d’une trentaine de proches de l’ancien guide libyen le colonel Mouammar Kadhafi, dont son fils Seif al-Islam, accusés tous d’avoir participé à la répression meurtrière de la révolte ayant mis fin à l’ancien régime. Mais des rumeurs de report circulent déjà.
L’ancien chef des renseignements de Mouammar Kadhafi, Abdallah al-Senoussi, ainsi que son dernier Premier ministre Baghdadi al-Mahmoudi font également partie des prévenus. Ils doivent faire face à une dizaine de chefs d’accusations dont assassinats, pillages et sabotages, actes portant atteinte à l’union nationale, complicité dans l’incitation au viol, enlèvement et dilapidation des deniers publics.
Toutefois, selon le chef du bureau des investigations au bureau du procureur général Al-Seddik al-Sour, le procès pourrait une nouvelle fois être reporté. Les accusés étant retenus à des lieux éloignés les uns des autres, le tribunal doit décider, s’il accepte ou refuse une comparution par vidéoconférence de certains d’entre eux détenus à Zenten, dans l’ouest du pays comme Seif al-Islam, et à Misrata. Un nouveau report, après un premier le 24 mars dernier pour les mêmes motifs, est tout à fait plausible et devrait donner le temps nécessaire à la mise en place de la logistique technique permettant la liaison satellite des accusés.
La CPI (Cour pénale internationale) ainsi que plusieurs organisations de défense des droits de l’homme émettent des réserves sur l’équité de ce procès s’il se tient en Libye. C’est un test de taille pour les nouvelles autorités libyennes car il constituera une importante source de renseignements sur la mise en place d’un Etat démocratique en Libye. Jusque-là, le pays ne s’est pas montré à la hauteur des attentes sur le plan judiciaire, vu que plusieurs accusés actuellement en procès n’ont pas eu droit à un avocat dès le début de leur comparution.