Libye : Difficile entrée en fonction du nouveau Parlement
Le nouveau Parlement libyen issu des élections du 25 juin dernier a entamé ses travaux lundi, notamment avec l’élection de son président. Mais l’évènement n’a pas suffi à faire oublier les divergences politiques entre les courants islamiste et nationaliste.
La réunion s’est tenue à Tobrouk, à 1 500 kilomètres à l’est de la capitale Tripoli toujours en proie aux violences. Aguila Salah Issa, un député inconnu du grand public a été élu au second tour, président du Parlement devant Abou Bakr Biira.Sans aucune appartenance politique officielle, Aguila Salah Issa a occupé plusieurs postes dans le système judiciaire dans le pays sous l’ancien régime de Mouammar Kadhafi.
Le nouveau Parlement a profité de la présence de représentants de la Ligue arabe, de la mission de l’ONU en Libye et de l’OCI (Organisation de la Conférence Islamique) ainsi que d’une reconnaissance des gouvernements français, italien, allemand, britannique et américain pour se conférer une légitimité. Mais elles n’ont pas suffi à faire oublier les désaccords avec la mouvance islamiste dans le pays. Des 160 parlementaires sur 188 qui ont fait le déplacement, sans la présence d’aucun islamiste. Les élus islamistes et leurs alliés de la ville de Misrata ont boycotté la cérémonie de Tobrouk, la qualifiant d’anticonstitutionnelle parce que, selon eux, « il revenait au président du Parlement sortant Nouri Abou Sahmein de convoquer cette réunion ».
L’ensemble de la communauté internationale fonde beaucoup d’espoirs sur le nouveau Parlement pour rétablir l’ordre et l’autorité de l’Etat dans une Libye livrée aux exactions de dizaines de groupes armés composés d’ex-rebelles qui font la loi en l’absence d’une armée et d’une police bien structurées et entraînées. En deux semaines, les violences à Tripoli ont fait plus de 220 morts et un millier de blessés.