Afrique du Sud : L’économie menacée par le délestage
Depuis 2008, l’Afrique du sud perd par an environs 26 milliards de dollars, pour cause de pénurie d’électricité. Après les fêtes de fin d’année qui ont connu une croissance de la demande d’électricité, le pays de Mandela est contraint à un nouveau plan de délestage.
Selon la compagnie nationale de production et de distribution d’électricité Eskom, dans la situation actuelle les délestages sont nécessaires pour éviter un effondrement total de l’économie sud africaine.
Du fait de cette pénurie d’électricité, l’Afrique du sud se retrouve dans un dilemme non seulement économique mais aussi politique. Si le Trésor n’utilise pas l’argent du contribuable pour renflouer de nouveau Eskom, l’Afrique du Sud connaîtra une perpétuelle série de coupures de courant. Si le Trésor décide de renflouer la compagnie nationale, les agences de notation abaisseront très probablement la note du pays.
Face à l’ampleur du problème, l’Alliance démocratique (DA), un parti de l’opposition, exige que le comité parlementaire sur les entreprises publiques (CPE) siège sur la question. La DA a saisi le président du CPE, Dipuo Letsatsi-Duba, pour que ce dernier convoque le ministre des Entreprises publiques Lynne Brown et ainsi que le PDG d’Eskom, Tshediso Motana. Ces deux personnalités devront expliquer au comité les raisons réelles de la dernière crise financière à Eskom. Le ministre Brown avait déjà déclaré « qu’Eskom n’aura plus d’argent d’ici la fin du mois de janvier ».
Malgré les précautions oratoires, la compagnie a déjà fait savoir que février et mars seront particulièrement délicats. « Il n’y aura des délestages qu’en dernier ressort, afin d’éviter un effondrement total du système électrique », assure Andrew Etzinger, porte-parole de la compagnie publique.
Le manque de capacité du réseau électrique a déjà coûté 10% de croissance du PIB au pays et pourrait en coûter autant ces cinq prochaines années, a analysé l’économiste Mike schlüsser.