Libye: une économie qui ne demande qu’à exploser

Libye: une économie qui ne demande qu’à exploser

Le Fonds Monétaire International a publié en début de semaine des prévisions de croissance pour l’économie libyenne pour cette année 2012 de 121.9%. Cette croissance devrait être moins flagrante en 2013 où le FMI ne s’attend qu’à une progression 16.7%.
Toutefois, cette croissance remarquable à trois chiffres est à relativiser, le pays sortant d’un conflit qui a contracté son économie en 2011 de 59.7%. Cette contraction ainsi que la reprise qu’annonce le FMI sont liées à l’activité pétrolière, extraction et raffinage, qui représente 90% des revenus nationaux. Mais les prévisions du FMI pourraient être revues à la hausse à plusieurs égards. Tout d’abord, sur le point fort du pays, le pétrole. Paralysée par huit mois de conflit et l’embargo qui les a accompagnés, l’industrie pétrolière tourne encore au ralenti. De nombreuses entreprises qui ont fuit les combats ne sont pas encore revenues.
Au niveau local également, le nouveau dispositif n’est pas encore rôdé. Les nouveaux dirigeants des entreprises nationales qui ont succédé aux anciens, partisans de Mouammar Kadhafi, n’ont pas encore pris leurs marques, ce qui entraîne des lourdeurs administratives, y compris dans le règlement de factures. A cela s’ajoute une incertitude politique. Alors qu’il avait montré des signes encourageants aux entreprises privées, le Premier ministre Moustapha Abou Chagour a été limogé dimanche suite aux désaccords avec l’AFN (Alliance des Forces Nationales), libérale, de Mahmoud Jibril, et le PJC (Parti de la Justice et de la Construction), issus des Frères musulmans, qui constituent les deux blocs principaux au Congrès Général National. Ce limogeage, qui survient avant même sa prise de fonction, a été une douche froide pour les entrepreneurs.
Pourtant les chantiers sont nombreux dans le pays, qui est pratiquement dépourvu d’infrastructures. Il en va de même pour les entreprises dont beaucoup seraient prêtes, au prix d’un cadre légal et organisationnel bien installé, à braver l’insécurité du pays.