L’économie marocaine mieux lotie que celle sud-africaine
L’économie marocaine a récemment été évaluée par Patrick W. Raleigh et Ravi Bhatia de Standard & Poor’s. Dans leur rapport ils ont comparé la situation du Maroc avec celle de l’Afrique du Sud. Ils se sont basés sur l’économie des deux pays, leur position sur le plan extérieur, leur flexibilité monétaire et budgétaire, ainsi que la solidité de leurs institutions. Le Maroc y est analysé comme une puissance montante, dépassant sur certains points l’Afrique du Sud.
«Si le revenu par habitant de l’Afrique du Sud (6 600$) est presque le double de celui du Maroc (3 400$), sa croissance en revanche est moitié moins puissante », lit-on dans le rapport, qui souligne qu’au « Maroc, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) atteint 3% par habitant et par année pour 1.5% en Afrique du Sud».
Les auteurs y voient la réussite des nouvelles entreprises marocaines ainsi que de la politique industrielle du gouvernement qui attire de plus en plus d’investissements privés. Le taux de chômage au Maroc (10%) est nettement inférieur à celui de l’Afrique du Sud (24%).
Le potentiel d’attractivité du pays est encourageant disent Patrick W. Raleigh et Ravi Bhatia qui estiment que les grandes réformes du système judiciaire marocain en sont les piliers.
Devant ces points positifs, les experts de Standard & Poor’s recommandent au royaume d’améliorer son taux d’alphabétisation qui est de 67% contre 93% en Afrique du Sud. « Le manque d’éducation des femmes marocaines pèse sur l’économie », ont-ils observé. Ils ont ajouté que « si le pays veut garder un secteur touristique prospère (dix millions de personnes en 2013 contre 9,5 millions en Afrique du Sud), il devra surveiller avec attention les risques d’attaques terroristes qui pénalisent tous les pays d’Afrique du Nord ».
Si le Maroc veut dépasser l’Afrique du Sud, il doit miser sur les investissements massifs en faveur de la diversification de la production énergétique, dit le rapport qui suggère une augmentation de la part des énergies renouvelables d’autant plus que l’Afrique du Sud reste régulièrement touchée par des crises énergétiques mettant en mal son économie.