La couleur avant les compétences ?
La discrimination à l’embauche est un fléau devenu assez fréquent de nos jours, et qui malgré son existence reste encore un sujet tabou qui fait couler beaucoup d’encre partout dans le monde. Il suffit de feuilleter les journaux et parcourir les annonces de recrutement pour s’en assurer. Ces annonces endiguent parfois des conditions ahurissantes et surprenantes, mettant à part l’âge qui est souvent indiqué, ce qui est considéré comme un obstacle pour les « vieux » candidats.
Pendant l’entretien de recrutement, on pose un bon nombre de questions grossières et indécentes laissant les candidats désorientés. Ces questions peuvent paraître insignifiantes et absurdes, mais en réalité, elles font référence à la discrimination appliquée contre les chercheurs d’emploi. Car «dans certaines entreprises, le niveau social a un grand impact sur les chances de décrocher le poste», affirme un expert en ressources humaines.
Souvent, ces critères de sélection manquent de justification rationnelle et cohérente, à l’égard du poste à décrocher, chose que nient totalement les recruteurs qui assurent que le recrutement est basé sur des critères purement objectifs, sans prêter le moindre intérêt à l’origine, le physique, le rang social … etc. C’est la compétence qui est mise en avant.
Mais en réalité, en plus des compétences, les recruteurs prennent en compte les caractéristiques personnelles : la classe sociale à laquelle appartient le chercheur d’emploi, l’âge, le physique, la couleur de peau… à cause desquelles la personne peut être écartée, et non pas le profil professionnel : diplôme, expériences antérieures …
L’âge est considéré comme première forme de discrimination, un candidat âgé a moins de chance de décrocher un entretien d’embauche. En plus de l’handicap, et l’origine. Pour les grandes structures, les recruteurs accordent une grande importance à l’environnement social de leurs collaborateurs. Dans d’autres cas, la discrimination se fait par diplôme. Souvent, les dirigeants des entreprises ont plus tendance à embaucher des lauréats des écoles qu’ils ont fréquentées.
Or, la lutte contre la discrimination avance progressivement au sein des entreprises qui se sont engagées dans différentes politiques, en faveur de la diversité pour améliorer leur image. Il faut cependant se baser sur les compétences professionnelles du chercheur d’emploi, en respectant sa vie privée et personnelle. Les informations demandées lors d’un recrutement doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé ou avec l’évaluation des aptitudes professionnelles.
Dounia Zekraoui