Le mal-être au travail
Suicides, accidents de travail, absentéisme … et plusieurs cas liés à des situations de vie professionnelle apparaissent dans plusieurs métiers, et aux différents niveaux de l’entreprise. Cela résulte du mal-être au travail qui a aujourd’hui cessé d’être un simple problème pour devenir une calamité, une réalité à laquelle nous devons faire face vu ses grands dégâts humains et économiques.
En effet, les récentes séries de suicides dévoilées chez Renault, ont porté au grand jour le thème du mal-être et de la souffrance au travail, qui sont perçus dorénavant par les entreprises comme étant un enjeu d’importance. Il n’est plus tabou de parler de suicide ou de Burnout, et il n’est plus aberrant de parler de bien-être au travail, qu’on estime nécessaire de promouvoir, vu qu’il atteint le cœur du fonctionnement de la firme : la productivité, et l’épanouissement des salariés qui implique leur performance.
Certains salariés pâtissent du harcèlement moral, ou l’ensemble de pratiques nocives délibérées (menace, chantage, discrimination), édifiées en méthode de management pour pousser la personne à l’erreur et le licenciement ou fragiliser pour exhorter à la démission. Ce sont des actes qui ont pour objet de porter atteinte à la dignité et créer des conditions de travail humiliantes et avilissantes.
D’autres salariés, peuvent ne pas s’entendre avec leurs collègues, ce qui crée une atmosphère saumâtre et troublante chez la personne, qui peut vivre parfois des moments difficiles en entreprise.
Ou encore le déséquilibre effort/récompense, une contrainte psychosociale au travail qui mène à l’apparition de certains symptômes de santé mentale, sans oublier de souligner les autres formes de mal-être tel l’exposition aux violences verbales voire même physiques, la contrainte des horaires, le fait d’être obligé de travailler d’une manière qui offusque la conscience professionnelle… etc.
Ces différentes formes de violence mettent en péril la santé, la sécurité, et le bien-être de l’employé, et peuvent générer des angoisses, des dépressions, des pertes de motivation ou des appréhensions vagues à se rendre au lieu du travail, qui atteignent le rendement du salarié et alors la production de l’entreprise.
Malgré tous ces faits, les entreprises ne disposent que de peu d’indicateurs de l’état de santé de leurs salariés, et d’aucune remontée d’informations, même si elles sont certes obligées d’assurer leur surveillance médicale, via la médecine du travail. Et pour y remédier, il faut adopter et améliorer les pratiques managériales au sein de l’entreprise, répartir les responsabilités, et transférer la pression des épaules du salarié sur celles des managers, passer un contrat moral avec les collègues et les responsables hiérarchiques hors le contrat du travail, penser à son bien-être et son équilibre mental, et ne pas se laisser emporter par des jeux psychologiques.
Dounia Zekraoui