Tunisie : Le FMI conditionne son aide à l’achèvement des réformes
Le Fonds Monétaire International (FMI) a engagé la Tunisie à poursuivre les réformes entreprises et à « finir le travail engagé » avant d’envisager toute demande d’un nouveau plan d’aide à ce pays.
Réagissant à l’annonce par le Gouverneur de la Banque Centrale Tunisienne, Chedly Ayari, d’un appel à un nouveau financement de l’Institution Internationale, la Directrice Générale du FMI, Christine Lagarde a estimé que « si en 2016, la Tunisie souhaite poursuivre le partenariat, le financement et mettre en œuvre d’autres réformes qu’elle juge nécessaires, le FMI sera évidemment prêt à étudier cette demande et le conseil d’administration aura à cœur d’y répondre de manière favorable ».
Chedly Ayari qui intervenait mercredi, lors d’une conférence de presse conjointe avec Lagarde, en visite de travail à Tunis, n’a donné aucun détail quant au montant et aux modalités de ce plan d’aide, dont les négociations devraient selon lui, commencer en novembre, de manière à ce que ce programme soit « efficient au plus tard au mois de mars 2016 ».
Le gouverneur de la Banque Centrale tunisienne a toutefois précisé que le volume minimal de ce programme devrait atteindre 1,7 milliard de dollars, soit l’équivalent de la ligne de crédit consentie par le FMI à la Tunisie en 2013, dans le cadre d’un plan d’aide sur deux ans, destiné à soutenir la transition politique.
Arrivée à échéance au mois de juin dernier, la durée du programme a été prolongée jusqu’en décembre 2015, afin de permettre au pays d’adopter les réformes exigées.
Pour Christine Lagarde, le programme de réformes proposé offre une grande flexibilité et permet à la Tunisie beaucoup d’appropriation. Le FMI «trace les grands objectifs» et il appartient aux« autorités tunisiennes d’ajuster ces derniers aux circonstances sociopolitiques du pays ».
La Tunisie «ne fait pas du surplace » et « ne reculera pas », a de son côté, assuré le ministre des Finances Slim Chaker. Il a relevé que le pays avait déjà adopté certaines réformes et « avancé » sur d’autres, notamment en matière de Code des investissements et de modernisation du secteur douanier.
Depuis la révolution de 2011, dans le contexte du « Printemps Arabe », la Tunisie peine à se relever d’une grave crise économique et sociale. Situation d’autant plus critique qu’elle a été aggravée par les attentats meurtriers du Musée Bardo au mois de mars et de Port El Kantaoui en juin dernier, tragiques événements qui ont touché de plein fouet le tourisme, secteur vital de l’économie tunisienne.