Le projet de marché boursier unique pour l’Afrique centrale refait surface
Le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Lucas Abaga Nchama a proposé dernièrement, la création d’un marché boursier unique pour l’Afrique Centrale afin de départager entre le Cameroun et le Gabon qui se livrent une guerre de leadership en la matière.
Lors de la réunion de la Zone franc, tenue la semaine dernière à Paris, Nchama a soutenu qu’une bourse unique est susceptible d’attirer plus de capitaux, citant l’exemple de l’Afrique de l’Ouest. Il pense à la possibilité d’un rapprochement des deux bourses régionales d’Afrique centrale, tout en relevant l’absence d’un « modèle unique ». « L’important étant l’harmonisation des textes », a-t-il indiqué.
Il faut noter que l’Afrique centrale est caractérisée par deux marchés boursiers. Le premier marché boursier est calqué sur le marché régional ouest-africain. C’est la bourse régionale des valeurs mobilières d’Afrique Centrale (BVMAC) installée au Gabon. Le second marché boursier est propre au Cameroun. Il s’agit de la Douala stock exchange (DSX).
Selon de nombreux analystes, au-delà du défaut de culture boursière et d’un processus de mise en place qui doit encore faire l’objet d’améliorations, la DSX et la BVMAC payent le prix de la proximité, faisant perdre à la CEMAC l’opportunité de « dynamiser le marché financier » sous-régional. « L’étroitesse desdits marchés, ne profite guère des avantages d’économies d’échelle qu’apporterait la consolidation des places boursières », notent les experts.
L’avocat général près la Cour de justice de la CEMAC, Me Georges Taty explique que « cette bipolarité boursière est une source de tension politique, d’inefficacité et de désintégration économique, financière et boursière ».
En 2011, la Banque africaine de développement (Bad) a proposé un projet de fusion pour stopper définitivement la compétition entre les deux places boursières. Selon la BAD, la bourse régionale devrait être déplacée à Douala (Cameroun), où l’activité économique est plus importante, et le régulateur de la sous-région (COSUMAF) devrait être maintenu à Libreville (Gabon), ce qui impliquerait la disparition du régulateur du marché camerounais.