L’Afrique francophone veut « arrêter l’hémorragie » des Flux financiers illicites
« Arrêtons l’hémorragie », c’est le slogan d’une campagne contre les flux financiers illicites (FFI) en Afrique, lancée à Dakar, et pilotée par une coalition d’organisations de la société civile d’Afrique.
« Le rapport du Groupe de haut niveau de la Commission économique africaine (CEA) sur les flux financiers illicites en provenance d’Afrique a établi que l’Afrique perd 60 milliards de dollars par an du fait de ces flux », a rappelé Mamadou Goita, Directeur exécutif de l’Institut de recherche et de promotion des alternatives de développement en Afrique (IRPAD/Afrique). « Ce montant faramineux est plus que le double de l’aide publique au développement allouée à l’Afrique », a-t-il ajouté.
Un double objectif est escompté par la société civile africaine qui comprenant notamment des représentants de syndicats, d’ONG, d’associations d’agriculteurs, de groupes confessionnels, de réseau d’organisations féminines et de jeunes). Il s’agit de faire en sorte que le phénomène s’arrête et de rapatrier l’argent qui est sorti illégalement du continent pour contribuer au développement des pays africains.
Selon Goita, les FFI en provenance de l’Afrique proviennent de trois sources : les activités commerciales, les activités criminelles et la corruption.
Dans le sillage de sa campagne, la société civile africaine exige la mise en œuvre des recommandations du rapport élaboré par le Groupe de haut niveau, dirigé par l’ancien président sud-africain, Tabo Mbeki. Pour la coalition, ce sera « le point de départ de toute initiative sincère visant à répondre aux flux financiers illicites et leur versement au patrimoine public de leur pays d’origine en Afrique ».
La rencontre de Dakar fait suite à celle tenue à Nairobi au Kenya, les 24 et 25 juin dernier à l’occasion du lancement officiel de la campagne de lutte contre les flux financiers illicites en Afrique anglophone.