Le Cameroun compte élargir le secret bancaire aux institutions de micro-finance
Le gouvernement camerounais étudie actuellement un avant-projet de loi, qui lui permettra d’élargir le secret bancaire aux établissements de micro-finance (EMF), a-t-on appris auprès du Conseil national de crédit (CNC).
« Le secret bancaire applicable jusque-là qu’aux banques et à certaines institutions financières, pourrait être étendu à tous les établissements de micro-finance du pays », a indiqué le CNC.
L’extension du secret bancaire aux établissements de micro-finance au Cameroun tient certainement du dynamisme de ce secteur qui compte environ 418 structures à travers le pays et génère un chiffre d’affaires estimé à 500 milliards de francs CFA, relève le CNC, placé sous l’autorité du ministère des Finances et du Budget.
Au Cameroun, les EMF revendiquent officiellement 15% des crédits accordés par le secteur financier national, et occupent une place importante dans l’économie nationale, notamment dans le financement des PME. A en croire l’Association des professionnels des établissements du crédit du Cameroun (APECCAM), la taille de certains EMF camerounais égale celle de certaines banques commerciales.
Selon le conseil national de crédit, le cameroun prévoit à travers ce projet de loi, s’entourer de toutes les précautions nécessaires garantissant le secret bancaire.
Le secret bancaire étant l’obligation qu’ont les banques de ne pas dévoiler aux tiers, les informations sur les comptes bancaires de leurs clients, exceptés aux institutions telles que la justice, les agences d’investigation financières, et autres.
Pour des experts réfractaires au secret bancaire, ils estiment que cette disposition a permis dans une certaine mesure de développer des mécanismes permettant à des personnes morales ou physiques de détenir des avoirs bancaires de façon plus ou moins anonyme. Dans de nombreux cas, ces avoirs proviennent des détournements de deniers publics, de trafics divers ou de la corruption.