Banque asiatique d’investissement une concurrente de la Banque mondiale ?
Le sommet Afrique-Chine qui s’ouvre ce jeudi à Johannesburg, capitale économique de l’Afrique du Sud, abordera, selon les organisateurs, le dossier de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB).
Pour certains observateurs, il s’agit d’une concurrente de la banque mondiale en Afrique et dans le monde.
Depuis sa création, l’AIIB a attiré 50 pays dont l’Australie, la Grande-Bretagne, l’Italie, les Philippines et la Corée du Sud. L’Egypte est à ce jour le seul pays africain membre de l’AIIB, celle qu’on surnomme «Banque mondiale bis» et qui sera pilotée par Pékin qui en détiendra 26,06% des droits de vote et détiendra 30,34% des participations.
Oubliant sans doute son droit de veto à la Banque Mondiale, Washington dit craindre que l’AIIB ne soit pas un instrument au service de l’Empire du Milieu.
L’AIIB incarne néanmoins l’alternative aux yeux des pays en développement et de certains grands alliés des USA qui militent pour un nouvel ordre mondial au sein des institutions de Bretton Wood et pour des conditionnalités plus souples.
Selon les dirigeants de l’AIIB, la nouvelle banque chinoise de développement prêtera de 10 à 15 milliards de dollars par an pour les cinq à 6 premières années de fonctionnement. C’est loin de ce que la Banque mondiale met à la disposition du continent africain.
Pour la seule année 2014, l’institution de Bretton Wood a accordé 20 milliards de dollars de prêts (dons, prises de participations et garanties) à l’Afrique. Le rapport de force est nettement défavorable à la banque chinoise, relèvent les analyses.
Passé l’argument volume, la différence entre les deux entités viendra de l’agilité, un critère qui n’est pas le point fort de la Banque Mondiale.