La BCEAO déplore l’inefficacité des investissements au sein de l’UEMOA
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a rendu publics les résultats d’une étude sur l’état des investissements dans les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), précisant que que les investissements réalisés dans ces pays sont moins efficaces que ceux d’autres pays africains ayant le même niveau économique.
Intitulée « Efficacité des investissements dans l’UEMOA », l’étude a été réalisée par Issoufou Soumaila cadre à la Direction des études et de la recherche de la BCEAO. Elle est basée sur l’indicateur ICOR (rapport entre les investissements de l’année T et la variation du produit intérieur brut). Un Icor élevé correspond à une utilisation inefficace des ressources en capital comparativement à un Icor faible, explique la BCEAO.
« La moyenne de l’ICOR au niveau de l’Union est de 4,6, nettement plus élevée que le niveau moyen de 2,8 atteint par les pays de référence », a conclu M. Soumaila. L’auteur de l’étude indique que « l’ICOR, calculé en moyenne sur la période allant de 2004 à 2011, pour chaque pays de l’UEMOA varie entre 9,7 pour la Guinée-Bissau et 2,2 pour la Côte d’Ivoire ». La banque centrale souligne que les pays de référence sont le Botswana, l’Ethiopie, l’Ile Maurice, le Mozambique, le Rwanda, la Tanzanie et l’Ouganda.
Soumaila précise qu’un premier groupe de pays constitué du Burkina, de la Côte d’Ivoire et du Togo, a un ICOR inférieur à 3. Dans ces pays, l’investissement est relativement plus efficace que dans les pays du deuxième groupe constitué de la Guinée-Bissau, du Bénin, du Mali, du Niger et du Sénégal », relève-t-il. S’agissant du capital humain, l’étude a montré qu’il affecte positivement l’efficacité des investissements.
Pour améliorer l’efficacité des investissements dans les pays de l’UEMOA, Issoufou Soumaila suggère que «les investissements devraient être orientés vers les secteurs porteurs de croissance économique ou ayant des effets d’entraînement rapides sur ces secteurs afin d’améliorer significativement la productivité globale de l’économie ».
Il s’agit aussi, a-t-il dit, d’accentuer les efforts en vue d’améliorer le capital humain et augmenter le niveau d’investissement dans l’éducation et la formation professionnelle.