Bolloré financera seul la boucle ferroviaire en Afrique de l’Ouest
Le projet pharaonique de ligne de chemin de fer qui prévoit de relier Abidjan à Cotonou sera financé par fonds propres, c’est ce que vient de déclarer jeudi l’homme d’affaires français Vincent Bolloré qui prévoit de miser gros sur ce projet malgré les nombreux problèmes juridiques qui entachent le dossier avant même son lancement.
Répondant à une question posée lors d’une interview au magazine économique français Challenges, le dirigeant du groupe de transport et de logistique Bolloré a déclaré que les quelques 2,5 milliards d’euros nécessaires à l’aboutissement de la boucle de chemin de fer en Afrique de l’Ouest seront directement puisés dans les fonds propres du groupe. Une annonce qui étouffe ainsi les rumeurs d’introduction en Bourse de la société.
Le projet de boucle ferroviaire en Afrique de l’Ouest est né au début du 20ème siècle dans le but de relier cinq pays de la région que sont la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Niger, le Bénin et le Togo. Après avoir connu une interruption dans les années 1930, l’idée a été remise à jour récemment par le groupe de Vincent Bolloré.
S’étalant sur plus de 2700 kilomètres, cette ligne ferroviaire une fois achevée, promet ainsi de dynamiser l’économie de la région en reliant les grandes villes d’Afrique de l’Ouest. Un argument de taille qui a permis au dirigeant français de convaincre rapidement les différents pays visés.
En août 2015, l’homme d’affaires français a d’ailleurs paraphé une première convention avec le Bénin et le Niger afin de l’autoriser à débuter l’exploitation du tronçon Cotonou-Niamey, long de près de 1000 kilomètres.
Le projet a toutefois été suspendu après le lancement de deux procédures judiciaires contre son groupe. Des proches de l’ancien premier ministre français Michel Rocard et l’homme d’affaires béninois Samuel Dossou, affirment en effet avoir des droits accordés par les Etats sur ce projet.