L’informel fait perdre chaque année à la Tunisie près d’un milliard de $
L’administration fiscale tunisienne enregistre chaque année des pertes estimées à près d’un milliard de dollars (2.000 millions de dinars), à cause de l’économie parallèle.
Selon le consultant en fiscalité Lotfi Ayadi, les secteurs les plus touchés par l’économie parallèle sont celui du tabac, des vêtements, des chaussures, de l’électronique, de l’électroménager et des fruits frais et secs.
Intervenant lors d’une table ronde sur la fiscalité organisée samedi à Tunis, par l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), Ayadi recommande de lancer des études spécifiques dans les secteurs précités dans le but d’instaurer un plan de développement des régions frontalières.
Le consultant a mis l’accent sur la nécessité d’éliminer les obstacles non justifiés à l’importation dont les contrôles techniques, la bureaucratie et la révision des procédures de dédouanement.
Il a proposé par ailleurs, la conception d’un système pour mettre les contrebandiers au service de la nation en les associant à la surveillance des frontières tout en mettant en place une stratégie nationale de lutte contre la corruption.
De son coté, le président de la commission fiscale relevant de l’UTICA, Taoufik Laaribi, a estimé que cette situation que vit la Tunisie, relève de l’absence de la fonction de conciliateur fiscal. Il a en outre, critiqué l’octroi de primes d’assiduité dans la collecte des pénalités des fraudes et des contraventions fiscales aux agents fiscaux.
Laaribi a de même, préconisé de baisser les taux d’imposition, d’élargir l’assiette fiscale et d’adopter des législations qui protègent aussi bien les droits de l’Etat que ceux des contribuables.
Selon l’organisation patronale tunisienne, la contribution du secteur privé représente 74% des recettes fiscales de l’Etat réparties entre impôts directs sur les sociétés (50%) et impôts sur le revenu des personnes physiques (IRPP) payé par les entreprises privées (24%).
Le vice-président de l’organisation patronale Hichem Elloumi, a affirmé que la pression fiscale freine les efforts de développement et pèse lourd sur les entreprises et les individus, préconisant la mise sur place d’un système fiscal transparent garantissant les droits des contribuables et de l’administration fiscale.