La Banque Mondiale boude la RDC pour son projet hydroélectrique Inga III
La Banque Mondiale (BM) a suspendu le financement du projet de barrage hydroélectrique Inga III en cours de réalisation en République démocratique du Congo (RDC), qui a pour ambition de fournir du courant à un grande partie de l’Afrique.
« Cette suspension fait suite à la décision du gouvernement de la RDC de donner au projet une orientation stratégique différente de celle qui avait été convenue en 2014 entre le gouvernement et la Banque mondiale », indique la BM dans un communiqué, sans donner plus de précisions.
Néanmoins, l’institution de Bretton Woods déplore que moins de 10% de l’enveloppe affectée à ce barrage, a été utilisé.
En mars 2014, la Banque mondiale avait approuvé un don de 73,1 millions de dollars, dont plus de la moitié (47,5 millions) était destinée directement à ce projet implanté sur le site des chutes d’Inga, à environ 250 km au sud de Kinshasa, où existent déjà actuellement deux barrages. Environ 6% du montant de cette contribution a été déboursé à ce jour, précise la BM.
S’il venait à être réalisé, le site d’Inga aurait une capacité de production de 40.000 MW, soit l’équivalent de plus de 24 réacteurs nucléaires de troisième génération, qui seraient exportés jusqu’en Afrique du Sud, mais aussi vers l’Afrique de l’Ouest voire plus au nord.
En octobre dernier, la RDC et l’Afrique du Sud avaient fait part de leur volonté d’accélérer la construction de ce barrage, dont le coût total est estimé à 12 milliards de dollars et qui est en gestation depuis de nombreuses années.
Malgré la suspension de son aide, la Banque mondiale se dit, dans son communiqué, « déterminée » à aider la RDC à fournir une « énergie abordable et fiable » à sa population.